L'Américain Matthew Miller a été condamné dimanche par un tribunal nord-coréen à six ans de camp de travail. Pyongyang lui reproche d'être entré en avril dernier sur le territoire "déguisé en touriste" et l'accuse d'actes "hostiles".
L’Américain Matthew Todd Miller, arrêté en Corée du Nord, a été condamné dimanche 14 septembre à six ans de travaux forcés pour avoir "commis des actes hostiles" sur le territoire nord-coréen.
D’après les médias nationaux, il lui est reproché d'être entré dans le pays en avril, "déguisé en touriste". L’Américain, âgé de 24 ans, a été accusé d'avoir déchiré son visa et demandé l'asile auprès de l'État communiste, où sont également détenus deux autres Américains, Jeffrey Fowle et Kenneth Bae.
Matthew Todd Miller devient le second Américain condamné aux travaux forcés dans le pays. Le premier, Kenneth Bae, arrêté en novembre 2012, est accusé d'être un militant chrétien évangéliste cherchant à renverser le gouvernement nord-coréen. Il a écopé de 15 ans de camp de travail.
Enfin Jeffrey Fowle, également entré en Corée du Nord au mois d'avril, mais qui attend toujours la date de son procès, a été accusé d'avoir laissé une bible dans un hôtel.
Huit heures par jour et six jours par semaine
Le 8 septembre, les États-Unis avaient appelé à la libération de leurs trois ressortissants, notamment à une amnistie exceptionnelle de Kenneth Bae, dont la santé décline. Dans une interview exceptionnelle, accordée quelques jours auparavant à CNN, sous la surveillance des représentants du gouvernement nord-coréen, le prisonnier avait expliqué travailler huit heures par jour et six jours par semaine dans un camp de travail.
L'envoyé spécial américain en Corée du Nord pour des questions de droits de l'Homme, Robert King, a tenté à deux reprises de se rendre dans le pays pour le faire libérer, mais Pyongyang a annulé son déplacement à la dernière minute.
Attirer l’attention de Washington
D'après les analystes, ce procès entre dans le cadre des efforts de Pyongyang pour pousser Washington à la négociation. "Le Nord sait probablement que les États-Unis sont trop occupés par la situation au Moyen-Orient et dans d'autres régions en proie à des crises plus importantes", analyse le professeur Yang Moo-Jing, de l'Université des études nord-coréennes. "Cette diplomatie "du détenu" semble être le seul moyen de pression qui lui reste pour attirer l'attention des États-Unis", explique-t-il.
Officiellement, Washington n'entretient aucune relation diplomatique avec la Corée du Nord. Dans le passé, Pyongyang a libéré des détenus américains après des visites des anciens présidents Bill Clinton et Jimmy Carter.
source: France24
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