Solange Knowles, Alicia Keys, Oprah Winfrey, Tyra Banks… Sur les tapis rouges comme sur les réseaux sociaux, les stars Afro-américaines sont de plus en plus nombreuses à troquer leurs extensions contre des crinières crépues. Depuis quelques années aux États-Unis, on assiste à un grand retour au naturel chez les femmes noires. Tendance, désir de prendre soin de soi, revendication ? On fait le point.
« Nappy ». Il suffit de taper le mot dans Google pour mesurer l’ampleur du sujet. Résultat : quelques 5,5 millions de contenus. Traduction du mot « crépu » – même si l'on le résume souvent à tort à la contraction de natural happy – le phénomène du retour des afros envahit l’univers de la beauté noire depuis près de six ans aux États-Unis. Sur la Toile, nombreuses sont les femmes qui racontent leurs expériences et revendiquent leurs cheveux crépus. « Je n’ai pas l’impression d’être la même personne qu’avant » avoue la comédienne Raven-Symone, qui a troqué ses extensions lisses contre son afro naturel. Comme elle, Alicia Keys, Oprah Winfrey, etSolange Knowles – la plus connue – ont fait le même choix.
Cette tendance capillaire gagne du terrain et notamment le Web. Blogs, vlogs, forums… À l’image des coiffeuses pro, les internautes enseignent l’art de la coiffure afro à coups de tutoriels et de fiches pratiques. Ainsi, on apprend ce qu’est un big chop(« la grande coupe » du cheveu défrisé vers le crépu), une transition (période de sevrage de défrisant), une coiffure protectrice (comme les tresses qui préservent les pointes), un twist out(coiffure qui permet de boucler son afro), le fameux processus du shrinkage (phénomène de rétrécissement lorsque la fibre capillaire est en contact avec l’eau)… Et tout ce qui entoure l’univers du cheveu crépu, à des années-lumière de ce qu’on avait l’habitude d’entendre.
Cette tendance capillaire gagne du terrain et notamment le Web. Blogs, vlogs, forums… À l’image des coiffeuses pro, les internautes enseignent l’art de la coiffure afro à coups de tutoriels et de fiches pratiques. Ainsi, on apprend ce qu’est un big chop(« la grande coupe » du cheveu défrisé vers le crépu), une transition (période de sevrage de défrisant), une coiffure protectrice (comme les tresses qui préservent les pointes), un twist out(coiffure qui permet de boucler son afro), le fameux processus du shrinkage (phénomène de rétrécissement lorsque la fibre capillaire est en contact avec l’eau)… Et tout ce qui entoure l’univers du cheveu crépu, à des années-lumière de ce qu’on avait l’habitude d’entendre.
En effet, pendant longtemps le défrisage dominait les ventes du marché de la beauté noire. Composés d’actifs très agressifs (soude et émulsions qui détruisent progressivement la structure du cheveu), les produits défrisants sont des traitements chimiques irréversibles qui lissent la partie visible du cheveu. Il faut alors renouveler régulièrement le traitement, à chaque repousse, au grand bonheur des marques de cosmétiques. Malheureusement à terme, il peut entraîner l’alopécie. « Quand j’ai vu les répercussions, j’ai été écœurée » confie Carelle, adepte du mouvement nappy depuis quelques années. Après de nombreux témoignages et d’études scientifiques menées qui pointent du doigt l’assouplissant capillaire, le défrisage a perdu aujourd’hui ses lettres de noblesse. Un fait qui ne surprend pas quand on sait que les nappy sont aussi à l’origine du mouvement no poo. Et de plus, le bannissement du célèbre produit chimique trouve parfaitement sa place dans la phase ultra green que traverse l’univers de la beauté en ce moment.
L'afro, signe d'une revendication politique
Mais plus qu’une tendance beauté, le retour de la chevelure naturelle chez les femmes noires s’inscrit dans une dimension plus historique. Si le cheveu crépu attire les regards aujourd’hui, c’est qu’il était tombé dans l’oubli depuis la fin du mouvement des Black Panthers en 1966, et des années disco. Par signe de revendication politique, les Black Panthers se laissaient pousser l'afro pendant la ségrégation aux États-Unis dans les années 1960. Une décennie plus tard apparaît la musique disco, popularisée par les Noirs américains. Mais l’afro ne résiste pas longtemps aux tensions sociales, et fait profil bas dès le milieu desseventies. Et c’est là qu’entre en jeu le défrisage. Vestige de l’esclavage, il était pour les Noirs un moyen de se rapprocher physiquement de « l’homme blanc » en gommant cette différence physique, et ainsi de voir leur condition sociale s’élever.
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