dimanche 28 septembre 2014

Fashion week. Gaultier, roi des Miss !


Pour son ultime show en prêt-à-porter, Gaultier a mis le feu, samedi soir, au Grand Rex. Le décor idéal pour un concours de Miss, new look, où l'impertinent créateur a tiré sa révérence dans la bonne humeur...
Ce samedi soir, il a mis le paquet, Gaultier ! Notre incorrigible créateur aime le spectacle, alors là, on a été servis : il a choisi le Grand Rex, mythique cinéma parisien, pour faire ses adieux au prêt-à-porter et la musique de l'émission Champs-Elysées. Quoi de plus original qu'un concours de Miss pour clôturer 38 ans de défilés, alors, sur le grand escalier de music-hall, les mannequins, à la perruque mousseuse, en marinière, bien sûr, arborent l'écharpe « Miss Gaultier » sous l'oeil critique et amusé de l'actrice espagnole Rossy de Palma, réplique de Madame de Fontenay... D'ailleurs, on retrouvera le fameux chapeau, le noir et blanc sur les modèles qui défilent en tailleur-pantalon masculin aux fines rayures ou en jupe transparente... La même Rossy de Palma exécute un strip-tease mémorable, finissant en corset sur le podium. L'ambiance est déjà chaude ! 

 Souvenirs, souvenirs... 

Place aux Miss du Tour de France, en short et chaussettes de foot bleu roi ou jaune canari. Il y a aussi la jupe en cuir, si si, et la grosse banane assortie, je vous dis, le créateur a une de ces pêches ! D'autres jeunes sportives rappellent les drapeaux de Formule 1, avec 2015 bien en vue... Séquence pleine d'humour : c'est le défilé « femmes de footballeurs » et leur panoplie sexy, jean et bandana, l'une tient un ballon dans un sac-filet, une autre son toutou quand une belle plante ne quitte pas son portable des yeux... La mise en scène est pleine de bonne humeur. Tout l'univers de Gaultier, ses inspirations (la marinière, le tutu, le blouson de cuir, le corset aux seins pointus de Madonna...) parsèment ce défilé haut en couleur. Clin d'oeil à Yvette Horner, plus rousse que nature. Notre impertinent styliste a toujours bouleversé les codes de la mode. Souvenez-vous, il a fait défiler des hommes en jupe, des mannequins bien en chair (de la chanteuse Beth Ditto à la pin-up Dita Von Teese), des femmes mûres au côté de nymphettes, avec une excentricité qui fait sa griffe. Alors, hier, Gaultier a invité des dames aux cheveux blancs, telle Miss Axelle, paradant joyeusement au bras de jeunes hommes bodybuildés, tout droit sortis d'un spectacle de Chippendale. Un grand moment !

 Du rire et de l'émotion Dans la collection, c'est aussi un ballet de trenchs cloutés noirs ou brillants, de robes-corset saumon et lamée, de cat-women multicolores. Mais n'était-ce pas un concours ? C'est là que l'on voit arriver l'huissier de justice, en veste-smocking noire et caleçon blanc... C'est le grand délire ! Coco Rocha sera sacrée Miss Jean Paul Gaultier. Alors, on danse... et le couturier fait une entrée triomphale, ceint lui aussi d'une écharpe de miss. Le final est époustouflant sous une pluie de confettis. C'est la fête ! Le rire cache, bien sûr, une certaine émotion, même si Gaultier s'en défend : « J'ai eu tout le bonheur que je voulais en faisant 38 ans de prêt-à-porter. Pourquoi serais-je triste ». A 62 ans, il veut changer de rythme, se concentrer sur la haute couture et les parfums, dessiner des collections-capsule de temps en temps. Bon vent, Monsieur Gaultier, mais ce n'est qu'un au-revoir...

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