Un drame s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche à Noyelles-lès-Vermelles, entre Béthune et Lens. Un père de famille a poignardé son fils de 11 ans durant son sommeil. Les secours n’ont rien pu faire pour sauver l’enfant. Le père, lui, est en garde à vue.
Il était un peu moins de minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, quand un homme a appelé les secours pour dénoncer un acte atroce : il aurait tué son enfant à son domicile de Noyelles-lès-Vermelles. Très vite les sapeurs-pompiers d’Haisnes-Vermelles, les médecins urgentistes du SMUR et les policiers interviennent dans la rue de Londres mais ne peuvent rien pour sauver l’enfant, découvert sans vie dans son lit. Le petit garçon de 11 ans a été tué de plusieurs coups de couteau, probablement durant son sommeil. Le père, lui, a rapidement été pris en charge par les policiers béthunois et a été placé en garde à vue.
Hier matin, Xavier Alloy, substitut du procureur au tribunal de Béthune, confirmait : « Ce monsieur a poignardé son fils qui allait sur ses 12 ans en fin d’année, dans son lit aux alentours de minuit. Neuf coups de couteau dont deux dans le cœur ». Un acte terrible qui pose de nombreuses questions.
Si l’enquête ne fait que débuter, confiée aux policiers béthunois, le magistrat confirme que le père a très vite été interpellé. « Après son geste, c’est lui qui appelle les secours et se livre ».
Une expertise psychiatrique dès ce matin
Cet homme âgé de 43 ans, divorcé et sans emploi, a, toujours d’après le substitut, « des troubles psychiatriques. Il dit avoir entendu des voix qui lui ont dit de poignarder son fils ». Des voix qu’il entendait visiblement depuis plusieurs jours, peut-être une quinzaine.
Décrit comme un père attentionné, rien ne laissait présager un tel geste (lire ci-dessous). Qu’est-ce qui a pu le pousser à commettre l’indicible ? Une expertise psychiatrique a dès hier été ordonnée. Elle sera réalisée dès ce lundi matin et est très attendue par les magistrats. « On y verra sûrement un peu plus clair, confie encore le substitut du procureur.Avec aussi les auditions qui auront avancé. » Des auditions, notamment des secouristes intervenus samedi soir, qui se sont déjà succédé durant toute la journée d’hier. En fonction des conclusions de l’expert, une information judiciaire sera probablement ouverte, « sous réserve de la responsabilité pénale du père, si on peut l’établir avant ».
« C’était un père seul avec son enfant »
Le choc et l’incompréhension. Pour les voisins comme pour le maire, Léon Copin, les mots manquent. « C’est incroyable, soupire le premier édile. Il est arrivé à Noyelles fin 2012. Il était dépressif. Il était déjà venu en mairie pour évoquer ses problèmes. Mais ce n’est pas un homme qui se faisait remarquer. » « J’ai du mal à réagir, à accepter ce qu’il a fait. C’était un père seul avec son enfant, confie son voisin d’en face, Éric Murger. C’est un ami. La mère de son fils était partie à sa naissance. C’est un gars pas méchant, contrairement à ce que l’on voit souvent dans les journaux. »
Comme Éric Murger, d’autres voisins esquissent le portrait d’un homme au chômage depuis quatre ans qui bénéficiait du RSA et cherchait à rebondir. Qui refusait, aussi, de s’apitoyer sur son sort.
« Pas un père violent »
« Il m’avait demandé de l’aider à intégrer une association pour venir en aide aux autres », reprend Éric Murger. L’amitié entre les deux hommes s’est construite autour d’un jardin. Éric Murger avait demandé à ce qu’il s’occupe du sien. « Il donnait une salade à l’un ou à l’autre. Il était sérieux, avait la volonté de s’en sortir, un homme courageux. Ce n’était pas un père violent. Il ne buvait plus, ne fumait plus. Il allait à la pêche avec son fils. Pendant que le petit était parti en vacances à Toulouse, cet été, il a retapissé et repeint sa chambre. Il l’avait inscrit au foot à Cuinchy… »
La victime, âgée de 11 ans, était scolarisée à Noyelles. Léon Copin a pris contact avec le directeur de l’établissement dès hier. « Demain matin (aujourd’hui), une réunion est prévue avec les enseignants. Nous mettrons éventuellement en place une cellule de crise. »
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