François Hollande a, semble-t-il, fermé la porte au projet des député socialistes. Le chef de l'Etat a estimé en effet ce mercredi que la piste d'une modulation des allocations familiales en fonction des revenus était un principe «pour l'instant en discussion»" mais «pas retenu».
Comprenne qui pourra. La prudence de François Hollande s'explique peut-être par le fait que l'dée ultra-sensible d'une modulation des allocations familiales en fonction des revenus, relancée par des députés socialistes, est une réforme, déjà envisagée dans le passé, qui a fait reculer plusieurs gouvernements.
Mardi matin, lors d'une réunion à huis clos pour préparer la session budgétaire, des députés PS ont contesté avec force la réduction du congé parental pour les mères à 18 mois en échange d'une période égale pour les pères (qui sont infiniment moins nombreux à interrompre leur activité professionnelle pour se consacrer aux premières années de leurs enfants), et particulièrement la rapporteure du volet famille du budget Marie-Françoise Clergeau.
« Je suis totalement pour la parité, mais si on met le congé parental à 18 mois pour les pères dès maintenant, cela va se faire au détriment des mères », aurait alors estimé, selon les Echos, le député de l’Hérault Sébastien Denaja, ancien rapporteur de la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, promulguée en août dernier.
Cette loi prévoit déjà un partage du congé parental, six mois étant octroyés aux hommes. Les participants à la réunion semblaient d'accord pour ne pas modifier une fois de plus le congé parental. « En revenant dessus aussi vite, on risque encore le procès en amateurisme », se serait inquiétée Marie-Arlette Carlotti, l’ancienne ministre déléguée aux Personnes handicapées.
La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a répondu qu'elle était «ouverte» à des aménagements à condition de garder à l'esprit la nécessité de ces 700 millions d'euros à raboter. Si bien que l'une des vice-présidentes (PS) de l'Assemblée Laurence Dumont a proposé de remplacer cette mesure par la mise sous conditions de ressources des allocations familiales. Une alternative approuvée par beaucoup de députés présents, selon ces mêmes sources. Et dans la discussion, plusieurs députés ont semblé préférer cette option.
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