WASHINGTON (Reuters) - Les chefs d'Etat du Liberia, de Guinée et de Sierra Leone, les trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'épidémie de fièvre Ebola, se sont émus jeudi de la lente mobilisation de la communauté internationale, à l'occasion d'une conférence des donateurs organisée au siège de la Banque mondiale.
"Notre population meurt. Sans vous, nous ne pouvons réussir. Sans votre réaction rapide, une tragédie sans précédent dans l'ère moderne va menacer le bien-être et compromettre la sécurité de tous", a lancé le président sierra-léonais Ernest Koroma, qui est intervenu par visioconférence.
Selon le dernier bilan de l'OMS, l'épidémie qui s'est déclarée en mars a fait 3.865 morts.
"Les dernières semaines ont été marquées par une grande inquiétude et par des promesses de lutte. La réaction internationale a cependant été plus lente que la propagation de la maladie", a poursuivi Ernest Koroma.
La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui intervenait elle aussi par visioconférence, a également plaidé pour "une réponse plus rapide et décisive".
Des centres de soins et des laboratoires d'analyse, dont le personnel sera à la fois libérien et étranger, doivent selon elle être mis sur pied avant le mois prochain. "Nous devons nous assurer que tous est fait immédiatement", a-t-elle souligné.
Regrettant lui aussi la réaction "trop lente, trop modeste et trop tardive" de la communauté internationale, Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement, a prié les donateurs d'accélérer les choses en allégeant les procédures administratives.
L'épidémie pourrait coûter 32,6 milliards de dollars (25,8 milliards d'euros) d'ici la fin de l'année 2015 si elle se propage au-delà de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, a estimé mercredi la Banque mondiale.
"Si nous n'enrayons pas rapidement cette épidémie de fièvre Ebola, c'est tout l'avenir de l'Afrique qui sera menacé", a averti Jim Yong Kim, président de l'institution, à l'ouverture de la conférence.
(Lesley Wroughton; Jean-Philippe Lefief pour le service français)
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