mardi 21 octobre 2014

Total : la succession est ouverte


Qui pour remplacer Christophe de Margerie à la tête de Total ? A priori, personne, car le patron de Total avait obtenu cette année - en repoussant jusqu'à 70 ans la limite d'âge pour les P-DG - de briguer un nouveau mandat, qu'il aurait obtenu,
sans faillir, en 2015. Mais bien entendu dans des entreprises méga-géante comme Total (200 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 8,4 milliards de bénéfice, 97 000 salariés), qui sont au coeur d'un faisceau de relations internationales souvent sensibles (ainsi la Russie aujourd'hui), le choix d'un successeur n'est pas laissé au hasard.


Selon toute vraisemblance, il sera français et viendra de l'entreprise. C'est si vrai que voilà plus de cinq ans que le match des successeurs a été ouvert, par Margerie lui-même. Logiquement, le conseil d'administration de Total devra trancher entre Philippe Boisseau et Patrick Pouyané, deux personnalités bien différentes mais X-Mines toutes les deux, toutes deux passées par l'exploration-production, la division qui donne la clef du groupe, car c'est là que se font ses profits. 
Margerie avait pris soin de leur faire faire un tour du propriétaire. Quitte à accentuer la concurrence en faisant même monter un troisième homme, Arnaud Breuillac, 56 ans, chez Total depuis 1982, responsable de l'"explo-prod" depuis janvier et qui vient juste d'entrer au Comex. Ce qui reste un peu court comme parcours.

Un choix qui intéresse l'Élysée

Aussi on retrouve d'un côté Boisseau, 52 ans, entré chez Total en 1995, responsable de la branche marketing et énergies nouvelles qui, à ce titre, gère Sunpower, la filiale solaire du pétrolier, ce qui n'est pas une sinécure. Affable, policé, il a des airs décontractés de salonnard. De l'autre, Patrick Pouyané, 51 ans, ancien d'Elf, est en charge de la branche raffinage-chimie, ce qui (en France surtout) n'est pas un cadeau non plus. D'une carrure imposante, tout d'une pièce, gueulard, impatient, il est le contraire de Boisseau. 
Alors entre les deux ? "S'il faut partir à l'assaut d'un piton rocheux, il vaut mieux être avec Pouyané", confie un ancien du groupe. Le conseil d'administration devra choisir entre un diplomate et un "red neck". Nul doute que l'avis de Thierry Desmaret, le prédécesseur de Christophe de Margerie, toujours membre du conseil, pèsera. Il connaît la maison et sait que l'Élysée ne sera pas indifférent à son choix, même si Total n'est pas une entreprise publique.


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