Le Français Hervé Gourdel a été enlevé en Algérie le 21/09/14, par un groupe djihadiste lié à l'Etat islamique (capture d'écran vidéo/SIPA)
La France peut craindre l’État islamique, car celui-ci recouvre une double réalité. Le "califat" se présente tout à la fois comme un territoire politique organisé et administré et un étendard fantasmagorique.
L’État islamique, un rêve éveillé
D’un côté, l’État islamique entretient une relation gémellaire avec Al-Qaïda. En effet, derrière les querelles personnelles de pouvoir se cache une même ambition, celle de la conquête militaire et religieuse de l’Occident. Une ambition qui s’enracine dans la longue durée.
Mais, l’État islamique est bien plus que cela : c’est un rêve éveillé, une aspiration à la puissance retrouvée après les humiliations subies. Il n’y a qu'à voir défiler les images de propagande des films qu’il produit.
La minorité djihadiste encadre les foules par le biais d’exercices rôdés d’autosuggestion. Il suffit de scander le mot de "califat" pour qu’il devienne réalité. Ce califat promet à des foules extatiques l’avènement de Dieu parmi les hommes.
A ses yeux, une exécution n'est pas un acte criminel
Dans ce contexte, les exécutions d’otages ne sont en rien perçues par l'État islamique comme des actes criminels, mais bien comme des actes d’expiation, en raison des crimes commis par l’Occident contre Dieu.
Toutefois, cette image est ternie par une rumeur persistante : dans la presse arabe en langue française, l’avènement du califat est perçu non comme un phénomène politique spontané, mais bien comme une fabrication importée des Etats-Unis afin de mieux diviser les Sunnites entre eux. Cette rumeur a pour effet notoire de ternir son image.
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