Déconseillé par l'ANSM, le phénoxyéthanol continue pourtant, avec d'autres produits chimiques, à être utilisé par de nombreuses marques de lingettes et produits d'hygiène pour bébés. 60 millions de consommateurs met en garde les parents contre 28 produits, soit plus de la moitié des produits analysés
Une majorité de parents d'enfants en bas âge l'ignorent, mais un ennemi invisible se cache dans les lingettes pour bébés: le phénoxyéthanol. Ce conservateur et un certain nombre d'autres produits sont dénoncés par le magazine 60 millions de consommateurs.
Déjà, en mars 2013, le magazine dressait une liste des produits qui, en dépit d'une évaluation défavorable formulée par l'Agence nationale des produits du médicament et des produits de santé (ANSM), était toujours en vente. Ainsi, l'agence préconisait dès novembre 2012 "de ne plus utiliser de phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques destinés au siège" des enfants de moins de trois ans.
En octobre 2014, les recommandations n'ont guère changé. Sur 52 produits d'hygiène testés, 28 sont déconseillés par l'association de défense des consommateurs. Phénoxyéthanol donc, mais aussi propylparabène et méthylisothiazolinone sont d'usage courant.
Des perturbateurs endocriniens connus depuis des années
Le problème, souligne le magazine, est qu'ils affectent particulièrement les bébés qui y sont d'une part "plus sensibles" et qui "en plein développement, ont une faible capacité de détoxication".
Le propylaparabène est clairement dans le collimateur des autorités sanitaires et devrait être interdit dès avril 2015. Il s'agit d'un "perturbateur endocrinien potentiel", c’est-à-dire qu'il modifie, après avoir franchi la barrière cutanée, l'équilibre hormonal.
Pour acter de la nocivité du phénoxyéthanol, aussi connu sous l'abréviation d'EGPhE, l'ANSM s'appuyait sur des études effectuées sur des animaux, chez qui les globules rouges et le foie étaient atteints. Autre effet, "le phénoxyéthanol est suspecté d’être toxique pour la reproduction et sur le développement à fortes doses chez l’animal", insistait encore l’Agence dans un communiqué publié en novembre 2012.
Crèmes, lingettes, eaux nettoyantes...
Qu'il s'agisse de crèmes, linguettes, eaux nettoyantes, eaux micellaires, gels et autres laits, aucune gamme de produits ne sort grandie de ces analyses. Ainsi, pour exemple, sept laits nettoyants sur dix sont déconseillés. Et quand un produit n'utilise pas tel ingrédient nocif, c'est tel autre qui le remplace, pour l'instant impunément. Quant aux produits estampillés hypoallergéniques, ne comptez pas y voir une marque de meilleure sécurité. Le terme ne correspond à aucune nomenclature particulière.
La liste complète des marques à éviter ou, au contraire, à favoriser pour la santé de votre enfant, sera publiée dans le numéro daté du 23 octobre.
Des recommandations?
Le magazine conseille de limiter autant que faire se peut ce genre de produits. Une autre astuce consistera à préférer les produits qui se rincent, même s'ils peuvent être moins pratiques. Enfin, plus la liste des ingrédients est restreinte, moins il existe de risques de tomber sur une substance toxique.
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