D'après une étude, plus de la moitié des Français souhaite que l'Etat intervienne davantage sur le Web afin de lutter contre la cybercriminalité.
Internet doit-il rester libre? D'après une étude réalisée par l'institut BVA Opinion pour Syntec Numérique, les Français sont une majorité à souhaiter davantage de contrôle de l'État sur les contenus diffusés en ligne. Pour 57 % d'entre eux, il s'agirait là d'un moyen efficace de lutter contre ses dérives, comme la cybercriminalité ou la pornographie.
Des internautes mal informés
Ces chiffres sont publiés au moment de la présentation au Sénat du projet de loi antiterroriste. Conçu pour empêcher le recrutement de djihadistes en France, le texte prévoit notamment d'autoriser le blocage administratif (sans l'accord préalable d'un juge) des sites Internet ne procédant pas assez rapidement au retrait de contenus faisant l'apologie du terrorisme. Cette mesure est combattue par les géants du Web, qui y voient une atteinte aux libertés en ligne. «Seul un juge peut ordonner une mesure de blocage d'un site Internet tant cette mesure est susceptible d'avoir des effets de bord non désirés et de porter atteinte à la liberté d'expression», avait jugé l'Asic, une organisation qui regroupe les principaux acteurs du Web en France, dont Google et Facebook.
Cet avis est visiblement partagé par une minorité de Français. Ces derniers préfèrent avoir recours à un gendarme du Net plutôt que d'affronter les risques liés à une trop grande liberté en ligne. Ils estiment par ailleurs mal connaître les dangers du Web. Plus de la moitié (54 %) des personnes interrogées ont reconnu avoir une mauvaise connaissance des risques pour leur vie privée en ligne. Néanmoins, lorsqu'on les questionne sur l'entité qui devrait les aider à protéger leurs données personnelles, l'État n'a plus la cote. Seulement 11 % des sondés estiment que les pouvoirs publics peuvent assurer une protection efficace de leur vie privée. Ils leur préfèrent largement la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), à près de 70 %. Ils ne sont par ailleurs que 16 % à faire confiance aux sociétés privées, comme Google ou Facebook, pour assurer la protection des données personnelles.
Dernièrement, Google a été forcé par la Commission européenne au mois de juin de respecter le droit à l'oubli des internautes. Ces derniers peuvent désormais, sous certaines conditions, obtenir du moteur de recherche le retrait de liens vers des pages mettant à mal leur vie privée. En cas de refus de l'entreprise, les particuliers peuvent porter plainte auprès de la Cnil. En janvier, l'autorité avait condamné Google à une amende de 150 000 euros pour non-respect de la loi française sur la confiden-tialité des données sur Internet.
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