mardi 30 septembre 2014

Pharmaciens en grève : jour de colère pour un monopole menacé


L’immense majorité des pharmaciens est en grève ce mardi pour protester contre un projet de loi qui pourrait remettre en cause leur monopole – au profit des grandes surfaces – dans la délivrance des médicaments. Ils mettent en avant « l’éthique et la défense de la santé publique ».

– Pourquoi les pharmacies sont-elles fermées aujourd’hui ?



Le nœud du problème est le projet de loi « croissance et pouvoir d’achat » qui vise à réformer certaines professions libérales : comme d’autres (huissiers, notaires, etc.) les pharmaciens sont aussi dans le collimateur, avec des mesures spécifiques. Concrètement, ils sont en grève aujourd’hui, aux côtés d’autres professionnels de santé, mais dans une moindre mesure : les médecins, biologistes, etc. Principalement, les pharmaciens dénoncent la remise en cause du monopole de la délivrance des médicaments, au profit, notamment, pour ceux sans ordonnance, des grandes surfaces. « Nous défendons la santé publique, l’accès à une pharmacie et à un professionnel de santé sur le territoire », plaide David Alapini, président du conseil de l’ordre des pharmaciens du Nord - Pas-de-Calais, craignant pour l’avenir de certaines officines : « La profession subit de grosses difficultés. »
– Qui a mis le feu aux poudres ?
C’est un rapport de l’inspection des finances... Il est jugé durement du côté des pharmaciens, mais aussi par la conférence des doyens de pharmacie et des étudiants qui dénoncent ses « inexactitudes ». Autres perspectives (et éventuelles remises en cause) abordées par le projet de loi : le numerus clausus des étudiants et celui lié à l’installation des pharmacies. C’est ce dernier point qui inquiète le plus les professionnels qui craignent qu’on ne trouve plus, comme aujourd’hui, une pharmacie même dans les secteurs ruraux. En France, on trouve toujours une pharmacie de proximité (dès lors qu’il y a 3 000 habitants dans un secteur).
– Qui conteste le projet de loi ?
Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’est déclarée défavorable à la vente de médicaments en grandes surfaces. Tout en précisant : « Ce n'est pas un arbitrage. ». Elle doit discuter du sujet avec le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Pour le reste, peu de voix discordantes chez les professionnels. Les étudiants seront aussi dans la rue, ne voulant, pour reprendre les propos du professeur Luc Dubreuil, doyen de la faculté lilloise, «faire six années pour se retrouver chef de rayon dans une grande surface ».
– La pharmacie, un commerce comme un autre ?
Non, répondent les pharmaciens, même si on a tendance à y trouver un peu de tout (parapharmacie notamment) et même parfois un peu trop de publicités dans les vitrines, ce qui est a priori interdit. Dans la région, David Alapini promet ( il a été nommé cet été) de faire le ménage : « C’est un combat. On est en train de le mener. » Avec le souci, pourquoi pas, de mener d’autres actions de santé publique (informations, dépistages), ce qui est encore trop peu le cas en ce moment.

1 commentaire:

  1. Eh oui un commerce comme un autre ... Presque : le seul à ne pas afficher de façon lisible les prix pratiqués

    RépondreSupprimer