L’immense majorité des pharmaciens est en grève ce mardi pour protester contre un projet de loi qui pourrait remettre en cause leur monopole – au profit des grandes surfaces – dans la délivrance des médicaments. Ils mettent en avant « l’éthique et la défense de la santé publique ».
– Pourquoi les pharmacies sont-elles fermées aujourd’hui ?
– Qui a mis le feu aux poudres ?
C’est un rapport de l’inspection des finances... Il est jugé durement du côté des pharmaciens, mais aussi par la conférence des doyens de pharmacie et des étudiants qui dénoncent ses « inexactitudes ». Autres perspectives (et éventuelles remises en cause) abordées par le projet de loi : le numerus clausus des étudiants et celui lié à l’installation des pharmacies. C’est ce dernier point qui inquiète le plus les professionnels qui craignent qu’on ne trouve plus, comme aujourd’hui, une pharmacie même dans les secteurs ruraux. En France, on trouve toujours une pharmacie de proximité (dès lors qu’il y a 3 000 habitants dans un secteur).
– Qui conteste le projet de loi ?
Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’est déclarée défavorable à la vente de médicaments en grandes surfaces. Tout en précisant : « Ce n'est pas un arbitrage. ». Elle doit discuter du sujet avec le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Pour le reste, peu de voix discordantes chez les professionnels. Les étudiants seront aussi dans la rue, ne voulant, pour reprendre les propos du professeur Luc Dubreuil, doyen de la faculté lilloise, «faire six années pour se retrouver chef de rayon dans une grande surface ».
– La pharmacie, un commerce comme un autre ?
Non, répondent les pharmaciens, même si on a tendance à y trouver un peu de tout (parapharmacie notamment) et même parfois un peu trop de publicités dans les vitrines, ce qui est a priori interdit. Dans la région, David Alapini promet ( il a été nommé cet été) de faire le ménage : « C’est un combat. On est en train de le mener. » Avec le souci, pourquoi pas, de mener d’autres actions de santé publique (informations, dépistages), ce qui est encore trop peu le cas en ce moment.
Eh oui un commerce comme un autre ... Presque : le seul à ne pas afficher de façon lisible les prix pratiqués
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